Mission Tougan

J’ai oublié dans le programme de Blandine : samedi matin, elle est venue avec nous, pour une visite originale de Ouaga : on visitait les installations Ecosan déjà réalisées chez des particuliers ( dont le ministre de l’environnement …). Puis Dimanche, départ pour Tougan donc … 1h de goudron, 2h de piste, un cheval évité de justesse, des paysages changeant (le sol plus sec, moins de végétations …), et pas de réseau de téléphone …

On s’est rendu sur un site « écologique », sur une colline, un peu à l’extérieur de la « ville », où tous les équipements sont réfléchis pour être en accord avec le développement durable … et où il n’y a que des toilettes Ecosan … maintenant, Anselme est sûr que tous les membres du projet Ecosan ont utilisé de telles latrines dans leur vie. C’était le calme, la fraîcheur, pas de poussière … du coup, comme la plupart paraissait enchanté par le lieu, et puis c’était moins compliqué pour l’installation (c’était des dortoirs… à l’hôtel, il y aurait eu 17 chambres, on était 19, ça allait être compliqué à gérer …), et moins cher, après une petite discussion, on s’est mis d’accord pour rester dormir là les 3 soirs. Nous allions juste travailler à l’hôtel la journée …

Lundi on a travaillé … jusque minuit !! Puis à 8h le lendemain, on commençait à travailler à l’hôtel !! On avait amené ordis, projecteur, imprimante, etc. … C’était de l’intensif, avec des travaux de groupe, mise en commun, débats … jusqu’à 18h où tout le monde commençait à fatiguer et Anselme s’est « écroulé » de fatigue … du coup, on a pris une bière tous ensemble et on a décidé d’arrêter là la journée. Puis on a encore travaillé Mercredi jusque 14h et on a un peu près tout fait ce qui était programmé pour la mission !

C’était une bonne équipe, il y a vite eu des surnoms : le doyen ( c’était un des élus des mairies dans lesquelles on va travailler, et c ‘était marrant car du coup, c’est à lui que revenait, au final, les décisions pour la « vie du groupe » !) Il y avait les docteurs (l’un d’agronomie, l’autre de génie sanitaire), le professeur (un des élus), le négrier (ça c’était Anselme, car il nous faisait trop travailler !!), … Il y  avait aussi le  « Samo », c’est une ethnie minoritaire de la région de Tougan, du coup, les Mossi (qui étaient les plus nombreux dans notre groupe) le charriaient tout le temps … !! Et puis il y a eu évidemment plein d’anecdotes …

Déjà, avant de partir, c’était rigolo… « penser bien à prendre votre pharmacie, on ne sait pas ce qui peut nous arriver en brousse … ». Et puis ceux qui restaient à Ouaga disaient : «  je te souhaite bien du courage … !! » euh… mais qu’est-ce qui m’attend ??

Il y avait un dortoir de fille, deux dortoirs de gars, on dormait (si les ronflements n’étaient pas trop forts …) sur des lits de camps, la douche, c’était au seau … Et puis du coup, le lundi, le docteur qui enchaînait avec une autre mission de travail a voulu prendre une chambre à l’hôtel (en plus, il avait déjà négocié un super prix, comme le gars de l’hôtel était un peu dégoûté qu’on n’aille pas à son hôtel … !!), pour bien se reposer … 1/2h de discussion, des arguments dans tous les sens et bien rigolos, Anselme ne sachant plus comment coordonner son groupe et la décision finale qui est revenue au doyen : « on reste tous ensemble » !!

Une avait amener l’insecticide, mais on a découvert un beau scorpion dans la chambre le Lundi soir … puis le mardi soir, il y a eu l’événement du séjour. Cette histoire a été ensuite raconté et re-raconté, chaque personne ayant son rôle, je peux écouter et ré écouter cette histoire sans me lasser, y’en a qui ont trop l’art de raconter les choses et c’est vraiment drôle… Et donc, j’ai appris quelque chose : « Un serpent rassasié ne peut pas s’échapper ! » . La majorité des gens était couchée, on était plus que quelques uns à papoter dehors quand tout d’un coup, les dames viennent nous chercher affolées : une s’était levée pour aller aux toilettes, et sur le chemin, un drôle de truc avait bougé … après vérification avec les autres filles toutes alertées , c’était un serpent. Alors il y a eu le « vaillant guerrier nigérien » et le « Samo » qui ont  immédiatement lancé des pierres, tandis que le « froussard » a commencé par aller mettre des chaussures fermées, puis quand il est arrivé, il est reparti en courant chercher son appareil photo d’où son 2^ème surnom, « l’homme qui voulait tuer les serpents avec les flashs » …  apparemment, la vipère venait de manger quelques choses, elle avait une bosse dans son corps et malgré tout se remue-ménage, elle ne bougea pas … Après, les filles ne voulaient plus dormir toutes seules dans le dortoir , elles voulaient même déménager à l’hôtel … après négociations (et c’était quand même ennuyeux de réveiller le doyen … !!!!) et en mettant 2 draps pour boucher le  petit trou sous la porte et avec quelques « gouttes d’eau de Lourdes » ( !!) lancées dans le dortoir, on est finalement restées seules dans notre dortoir …  Et le lendemain, on espérait que ce n’était pas un serpent sacré que nous avions tué … ( !!) et on nous a révélé qu’il y a quelques semaines sur le site, ils avaient dû abattre un naja (sorte de cobra), à coup de fusil … !!!! (ptre si on nous avait dit ça le premier soir, bizarrement, on serait aller à l’hôtel …)

Et nous sommes repartis pour Ouaga, tous vivants, un peu fatigués mais pas malades … !! Et les citadins sont revenus dans leur ville avec dans le bus des pintades (vivantes évidemment … ( !!!) car elles coûtaient environ 2 € contre 4€ à Ouaga ) et des sacs de riz (car il paraît qu’à Tougan, ils n’utilisent pas de produits chimiques …). Ah oui, puis ce séjour m’a permis de goûter au pain de singe, fait avec le fruit du baobab, et au dolo, la bière artisanale de mil … Bonne expérience de la brousse et bons souvenirs…